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La botte aux écus d’or – 1767

Hervé OFFREDO / 18ème siècle Publié le 30/11/2019

La famille Nicolo de Plumeliau Keraluy est originaire de Kermartin en Guénin. Julien Nicolo est époux de Anne Le Grandvallet et sont domiciliés à Keraluy St Claude où ils ont eu Louis en 1752 et Pierre en 1755. Louis, âgé de 14 ans, et Pierre âgé de 11 ans sont de jeunes patres à Loudéac près des terres du Desert chez le seigneur de Raymond. Ils se retrouvent jugés avec leur père un an après principalement à cause de leur cousin Claude Le Grandvallet (né en 1748 à Keraluy St Claude) qui les a dénoncés. Qu’ont-ils faits ?

Ils ont découvert dans un mur une botte de cuir, et dans cette botte des pièces en or et en argent qu’ils ont rapporté à Plumeliau. Ils s’en sont confiés à leur jeune cousin qui était pâtre aussi…. Un an après le seigneur veut récupérer la valeur du trésor !

Nous apprenons ici que très jeunes des Plumélois allaient garder les vaches très loin de chez eux…Combien faisaient ainsi ?

Le procès a eu lieu à Naizin, devant les juges de la juridiction du Gue de Lisle. Les archives sont incomplètes, ce qui explique qu’il manque le début et la fin car un procès était long, sur plusieurs sessions, avec appel à témoins, etc…

Développement

Mercredy 15 juillet 1767

Entre Pierre et Louis Nicolo dit Kermartin freres et Julien Nicolo dit Kermartin leur pere deffendeur en requette et assignation des 30 mars et 24 avril dernier et poursuivant l’audience aux fins de leurs ecrits de deffenses du 8 may suivant, Le Bras procureur contre escuyer Vincent Jean de Raymond demandeur aux fins de sa dite requette Jutart., pr, les procureurs des parties ouis nous avons descerne acte audit Le Bras de son offre reelle qu’il a presentement fait de la somme de 11 L 15 s refferes dans ses deffences meme de la piece jaune en question et  pareil acte de la declaration de Jutart pour sa partie de n’avoir a debattre de recevoir la dite somme 12 L 15 s autant a valoir et premier a ses frais et interets et le requerant ledit luy avoir ordonne de repondre a l’ecrit des parties de Le Bras sous la prochaine.

 

Mercredy 19 aout 1767 

Escuyer Vincent Jean de Raymon demandeur en requeste et assignation des 30 mars et premier avril dernier poursuivant l’audiance par denonce a ce jour Jutant procureur contre Pierre et Julien et Louis Nicolo pere et fils dit Kermartin deffendeurs Le Bras pr,les procureurs des parties ouis sur le maintient de celle de Jutant que Louis Nicolo dit Kermartin trouva au mois de juillet 1766 dans une des murailles de l’ecurie de la maison des Deserts une botte de cuire dans laquelle il y avait beaucoup de pieces d’or et d’argent ; qu’apres cette invention du tresor il fut chercher Pierre Nicolo son frere pour lui aider a emporter les pieces d’or et d’argent chez leur pere a Plumeliau qu’ils les emporterent sans avoir voulu etre accompagne de personne, que quelques jours apres Julien Nicolo pere et ledit Louis Nicolo fils retournerent a la maison des Deserts et qu’ils trouverent bien dans le trou de la muraille ou etait le tresor 3 ou 4 pieces d’or et d’argent ; que le dit Louis Nicolo a reconnu que la botte n’etait pas pleine mais qu’il y avait toutes sortes de pieces et beaucoup de deniers jaunes et sur le maintien des parties de Le Bras que le dit Louis Nicolo ne trouva  dans la muraille dont est le cas que 5 pieces d’argent et une piece jaune.

Les dites parties ont ete trouvees contraire et appointe a informer chacun des faits contraires sommairement dans le temps de l’ordonnance pour passe de ce etre fait droit ainsi qu’il appartiendra, tous depens reserves ou definitifs.

 

Mercredi 7 octobre 1767

Vue 567  Entre escuyer Vincent Jean de Raymond demandeur en auditions de temoins par exploits et assignations des 3 et 4 de ce mois signifie par Le Tuhel,sergent, controlle a Baud le cinq, Jutant, pr. contre :

Jean Coedic, Louis et Pierre Sable pere et fils et Claude Grandvallet temoins de la cause Pierre et Julien Nicolo dit Kermartin deffendeurs, Le Bras procureur,acte de la presence des dits Jean Le Coedic et pour leurs auditions avons renvoye a l’issus.

Information civile fait d’authorite de la juridiction du Gue de Lisle Naizin a la requeste d’escuyer Vincent Jean de Raymond demandeur contre Pierre et Julien Nicolo dit Kermartin deffendeurs.

Par nous Francois Michel ancien praticien et fonde en mandement de senechal de ladite juridiction ayant avec nous pour adjoint Maitre Louis Gustarnec, notaire faisant pour le greffe duquel le serment pris ayant sa main levee de se bien et fidellement comporte au fait de la presente information, a ete procede ce dit jour 7 octobre 1767. Signe : Gustarnec

1- Jean Coedic, laboureur, demeurant au village de la Touche, paroisse de Loudeac, eveche de St Brieuc, age d’environ 52 ans  temoin duquel le serment fut pris ayant sa main levee a promis et jure de dire la verite, a dit etre purge de conseil, solicitation et autres causes de faveur et se presenter devant nous pour deposer aux fins d’assignation luy donne le 4 ce dernier mois par J. Le Tuhel, sergent de cette juridiction a la requeste d’escuyer Vincent Jean de Raymond demandeur contre Pierre et Julien Nicolo deffendeurs.La dite assignation apparue et rendue a dit connaitre le sieur De Raymon et non les dits Pierre et Julien Nicolo, ne leur etre parent allie et oblige, serviteur ny domestique. Enquis sur les faits resultants de l’appointement rendu en cette juridiction le 19 aout 1767 entre le dit Sieur de Raymon et les dits Pierre et Julien Nicolo deffendeurs.

Depose qu’il y a un an ou plus  que le denomme Claude Le Grandvallet etant domestique chez luy deposant en qualite de patoure de bestiaux, le dit Claude Grandvallet luy dit qu’un particulier cousin dudit Grandvallet etant aussy a garder des vaches chez Louis Sable fermier au maison des Deserts avoit aussy dit audit Grandvallet avoir trouve dans un trou d’une des murailles de la petite ecurie de la maison  des Deserts une botte de cuire dans laquelle il y avoit de l’argent sans etre explique autrement et ne scait autre chose, telle est sa deposition de laquelle lecture luy fait par notre adjoint a dit qu’elle contient au tout verite y persister ny vouloir augmenter ny diminuer et a signe et a requis taxe que luy avons fait de 40 sous.

Signatures : Jan Coidic ; Michel de La Chesnaye, ancien procureur ; Gustarnec, notaire pour le greffe.

2- Louis Sable, laboureur, demeurant en la methairie des Deserts, paroisse de Loudeac, eveche de St Brieuc, age d’environ 54 ans  temoin duquel le serment fut pris ayant sa main levee a promis et jure de dire la verite, a dit etre purge de conseil, solicitation et autres causes de faveur et se presenter devant nous pour deposer aux faits d’assignation luy donne le 4 ce mois par J. Le Tuhel, sergent de cette juridiction a la requeste d’escuyer Vincent Jean de Raymond demandeur contre Pierre et Julien Nicolo deffendeurs.La dite assignation apparue et rendue a dit connaitre ledit  sieur De Raymon et non les dits Pierre et Julien Nicolo et ne leur etre parent allie, tenu, oblige, serviteur ny domestique fors qu’il est fermier dudit sieur De Raymond en ladite  methairie des Deserts et neanmoins ne vouloir dire que verite. Enquis sur les faits resultants de l’appointement rendu en cette juridiction le 19 aout 1767 entre le dit Sieur de Raymon et les dits Pierre et Julien Nicolo deffendeurs.

Depose que dans les derniers jours de juillet ou premiers aout 1766, Louis Nicolo etant domestique chez luy en qualite de patoure de bestiaux, son frere vint le trouver ou il passa quelques jours apres lequel temps ils sortirent un lundy matin tous les deux furtivement et le deposant ayant ete averti de leur sortie sans l’avoir prevenu les suivis et les joignis a quelques distances de chez luy et les ayant joingt le deposant demanda audit Louis la raison pourquoy il etait sorti sans rien dire, a quoy il ne repondit rien que led deposant appercut sous son escelle un paquet de linge blanc et un autre a son frere qui s’encouroit devant sans que le deposant ne puisse scavoir ce qu’il y avoit dans ces deux paquets, que le samedy apres le pere dudit Louis nomme Jullien Nicolo fut reconduire son dit fils chez le deposant ou il demeura jusqu’au lendemain, que les dits Louis et Julien Nicolo, pere et fils furent a la porte de la petite ecurie dudit lieu des Deserts ou couchait ledit Louis Nicolo, que ces derniers entrerent dans la dite ecurie, et que lendemain dimanche ledit Nicolo pere s’en retourna chez luy et que ledit Louis Nicolo resta encore quelques joursa chez le deposant, apres lequel temps il s’en fut, disant avoir ete maltraite par les journaliers de luy deposant sans savoir si lesdits Nicolo pere et fils avaient emportes quelque chose de la dite ecurie, telle est sa deposition de laquelle lecture luy fait par notre adjoint a dit qu’elle contient au tout verite y persister ny vouloir augmenter ny diminuer et a declare ne scavoir signer de cet interpelle et a requis taxe  que luy avons fait de 2 livres pour sa journee.

3- Pierre Sable, metayer laboureur, demeurant en la methairie des Deserts, paroisse de Loudeac, eveche de St Brieuc, age d’environ 29 ans  temoin duquel le serment pris ayant sa main levee a promis et jure de dire la verite, a dit etre purge de conseil, solicitation et autres causes de faveur et se presenter devant nous pour deposer aux fins d’assignation luy donne le 4 ce mois par J. Le Tuhel, sergent de cette juridiction a la requeste d’escuyer Vincent Jean de Raymond demandeur contre Pierre et Julien Nicolo deffendeurs. La dite assignation apparue et rendue a dit connaitre ledit sieur De Raymon et non les dits Pierre et Julien Nicolo et ne leur etre parent,allie, tenu, oblige, fors qu’il est fermier conjointement avec son pere precedent temoin dudit siur de Raymon en la metairie des Desert et pour ceux ne vouloir dire que la verite.Enquis sur les faits resultants de l’appointement rendu en cette juridiction le 19 aout 1767 entre le dit Sieur de Raymon et les dits Pierre et Julien Nicolo deffendeurs.

Depose avoir entendu dire par Claude Grandvallet que Louis Nicolo avait trouve dans une muraille de la petite ecurie de la maison des Deserts une botte de cuire dans laquelle il y avait de l’argent sans quil luy dit combien il y avait dans la ditte botte, que le dit Grandvallet dit encore aud deposant avoir vu entre les mains des dits Pierre et Louis Nicolo des pieces d’or et d’argent provenant du tresort en question, ledit Grandvallet dit de plus au deposant que les  Louis et Julien  Nicolo avoient transportes des pieces jaune et blanche sur le milieu d’une lande de la dite paroisse de Loudeac, et la les partagerent et emporterent chez leur pere, en la paroisse de Plumeliau, qu’envion 8 jours apres la sortie dudit Louis Nicolo qu’il fit furtivement de chez luy deposant ledit Louis accompagne de son pere revinrent en ladite  maison des Deserts ou le dit Julien Nicolo demeura deux jours que le samedy de leur arrivee ils furent chercher dans la muraille de l’ecurie de ladite maison et que ledit Grandvallet a encore dit au deposant qu’ils avaient encore trouve 4 a 5 pieces blanche et jaune, que le lendemain ledit Nicolo s’en retourna chez luy et que ledit Louis resta encore quelques jours chez luy deposant puis il s’en fut aussy chez son pere et ne scait autres choses des faits portes au dit appointement, telle est sa deposition de laquelle lecture luy fait par notre adjoint a dit qu’elle contient au tout verite y persister ny vouloir augmenter ny diminuer et a declare ne scavoir signer de ce interpelle et a requis taxe que luy avons fait de  2 livres pour sa journee.

Et sur ce que ledit Claude Grandvalet ne s’est point presente avons juge defaut contre luy et le condemnons en 10 livres d’amande et ordonne qu’il sera reassigne a ses frais conformement a l’ordonnance

 

Mercredi 18 novembre 1767 

L’affaire n’est pas traitée… puis il y a des lacunes, nous ne connaîtrons pas la fin du procès.

Note

Mes remerciements à Maurice Oreal pour prendre les photos du document et corriger ma transcription. Le mot patoure dans le texte signifie pâtre

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